Mais tout homme avisé cherchera à placer principalement son bonheur dans des objets qui dépendent de lui-même

Au philosophe succède l'homme avisé, moins sublime, mais plus sage en pratique. Sa position découle de la vérité des philosophes, une fois dépouillée de leur illusion. L'idéal de l'autonomie subsiste, mais comme idéal, et non plus comme objectif à atteindre réellement. Autrement dit, il s'agira en pratique de s'approcher de l'idéal sans prétendre aller plus loin que la réalité ne le permet. D'où la maxime de placer son bonheur autant que possible pratiquement dans des objets qui ne dépendent que de nous.

Cette position entraîne évidemment ses propres problèmes. Le premier consiste bien sûr à savoir quel degré d'autonomie est possible. Le second est celui de savoir quels sont ces objets qui dépendent de nous. Le troisième est de déterminer dans quelle mesure nous avons la liberté d'orienter nos sentiments vers ce genre d'objets.